Traduction de la Lettre de Gary Halbert : cliquez ici pour voir l’originale.
Dimanche, 12h56
1 juillet 1984
Cher Bond,
Il y a très longtemps, Dennis Haslinger m’a dit que la plupart des erreurs les plus graves que je ferais dans la vie seraient de mauvaises décisions basées sur l’ego.
J’ai découvert que c’était vrai. J’ai pris pas mal de mauvaises décisions basées sur l’ego avec les femmes, beaucoup, beaucoup de mauvaises décisions avec l’argent et pas mal qui m’ont mis en danger physique.
J’essaie d’éviter une telle erreur en ce moment et j’espère que peut-être le fait de t’écrire à ce sujet t’aidera. Ce qui s’est passé hier, c’est que j’écoutais la radio avec mes écouteurs et je le jouais si fort que tout ce rock and roll de KMET irritait mes colocataires. En vérité, j’avais tort de le faire et je l’ai déjà fait une fois et l’un de mes colocataires (la première fois) a dû me demander poliment d’arrêter.
Cette fois, j’étais allongé complètement perdu dans tout ce rock and roll, je me suis rendu compte que quelqu’un criait mon nom et quand j’ai coupé la radio, j’ai pu entendre un de mes autres colocataires me crier dessus et me dire de faire preuve de considération pour tout le monde. et de ne pas lui parler « en réponse » ou il casserait ce fichu truc (ma radio).
Eh bien, qu’est-ce que tu dis de ça ? Le silence s’est installé dans la chambre et il s’est détourné de moi et je suis resté silencieux.
Cela m’a secoué. Pas énormément, mais certains. Toutes sortes de choses me passaient par la tête. Je voulais lui expliquer que j’étais désolé et que je ne me rendais pas compte que je dérangeais tout le monde et, aussi, je voulais lui faire un « trip macho » et lui dire que s’il continuait à parler, j’allais lui arracher la tête.
Et, j’ai aussi pensé à lui expliquer simplement qu’une meilleure façon de gérer une telle situation aurait été de simplement me dire que le volume était trop fort et je l’aurais alors volontairement baissé.
Mais je n’ai fait aucune de ces choses. Ce que j’ai fait à la place, comme je l’ai dit, c’est que je suis resté silencieux en mangeant une petite tarte.
Eh bien, Bondy, je pense que j’ai pris une bonne décision. Mais je vais te dire, c’est difficile pour moi de vivre avec. Malheureusement, cependant, ce genre de chose fait parfois partie de la prison et, dans ce cas, la question était un peu compliquée par le fait que le gars qui a crié se conduit généralement de manière à avoir très peu de friction avec d’autres personnes. Il fait son temps tranquillement en faisant beaucoup d’exercice et en étudiant un cours de comptabilité.
Mais ça – « et ne me répondez pas » m’a vraiment touché et je me sens un peu lâche de ne pas lui avoir répondu. Et cela aurait pu être satisfaisant pour mon ego et ma fierté mais cela aurait été vraiment stupide.
Au fait, je vais peut-être te surprendre un peu à ce stade en te disant que tout dans cette lettre a beaucoup à voir avec la création des meilleures publicités et éléments de marketing direct ! Et n’essayez même pas de deviner pourquoi à ce stade parce que je vais l’expliquer avant d’avoir fini.
En attendant, revenons à mon histoire : comme je le disais, il y a beaucoup de choses que je n’ai pas faites et j’aimerais parler des raisons pour lesquelles je ne l’ai pas fait.
La première raison pour laquelle je n’ai pas été dur avec ce type est que j’avais un peu peur. Pas beaucoup, car je suis en très bonne forme physique et je suis une personne très costaud maintenant. Mais j’avais un peu peur et pour de bonnes raisons et en voici quelques-unes. Tout d’abord, ce gars pourrait me blesser. Il est aussi assez musclé et il s’est entraîné pendant des années en prison. Deuxièmement, je pourrais le blesser parce que, comme je l’ai dit, je ne suis pas exactement le type de gars qui reçoit régulièrement des coups de pieds au visage. Et troisièmement, (et c’est le plus important !) Si lui et moi, nous nous étions battus, nous aurions tous les 2 été enchaînés et immédiatement transférés dans une prison de haute sécurité PLUS nous aurions facilement perdu notre « bon temps » et, Moi-même, j’aurais peut-être dû faire 6 mois de plus avant de sortir.
Donc, je pense que tu conviendras que j’ai fait la bonne chose mais, je te le dis, mon vieil ego a pris cher.
Et, parlons brièvement de la raison pour laquelle je ne lui ai pas expliqué une façon plus mature de gérer la situation. Une des raisons principales est :
Je Suis En Prison !
Et, ici, à passer le temps avec moi, il y a beaucoup de gens qui ne seraient pas là s’ils étaient capables de gérer une situation chargée d’émotion avec une certaine maturité.
Alors, qu’est-ce que tout cela a à voir avec la rédaction de lettres de vente et d’annonces ? Comme je te l’ai promis, il y en a beaucoup et en voici l’essentiel : Maintenant que je t’ai dit ce que je n’avais pas fait lorsque cette situation s’est produite, je veux te dire ce que j’ai fait. Ce que j’ai fait, c’est rester dans la chambre et j’ai travaillé sur la lettre que je t’ai envoyé hier. Et, si tu regardes cette lettre, tu verras que mon écriture était quelque peu tremblante à cause de toute l’adrénaline présente dans mon système.
Mais je t’ai écrit la lettre, puis je me suis promené et je suis allé à mon « lieu de réflexion » et j’ai préparé mon emploi du temps pour le mois de juillet.
Et ce matin, ce que j’ai fait, c’est que j’ai parcouru 8 longs kilomètres de course à pied sur la colline. Cela fait 10 tours. Au début, j’en ai fait 2 pour m’échauffer; à la fin j’en ai marché 2 pour m’étirer et au milieu j’en ai fait 6 en courant.
Et qu’est-ce que j’ai fait d’autre ? Eh bien, je me suis assis et je t’ai écrit cette lettre pour te parler de l’événement.
Donc, de toute façon, je n’ai toujours pas dit ce que cela a à voir avec l’écriture d’une bonne promotion des ventes ou, un « bon n’importe quoi » d’ailleurs, le voici : ce que je fais, Bond, avec toute cette écriture et la course à pied, cela consistent à « nettoyer le pont » et à retirer (dans la mesure du possible) ces déchets de mon système afin que mes décisions stratégiques et mes futures lettres et idées soient claires !
Souviens toi de ce mot : ARRÊTER. ARRÊTER signifie faim, colère, solitude et fatigue et tu ne devrais jamais prendre de décision quand tu es dans l’un de ces états.
Que devrais tu faire ? Ce que j’ai fait. Écrire, courir, marcher, parler, faire du jogging, etc.
Mais fais attention à qui tu parles et à qui tu écris. Tu vois, ce devrait être quelqu’un qui se rend compte que tout cela doit être considéré comme une « occupation du temps mort ».
Tu vois, Bond, le « contenu » de cette lettre n’a pas vraiment d’importance. Ce qui compte, c’est que je suis en train de « la rédiger ». Et c’est le processus ou l’acte physique d’écrire et de la course à pied qui fait la thérapie. Souviens toi de ceci :
Tu N’as Pas Besoin De Bien Faire Les Choses…
Tu Dois Juste Les Faire SE DÉPLACER !
Et maintenant, en terminant, laisses-moi te raconter une autre histoire vraie de prison. Il s’agit d’une autre rencontre que j’ai eue qui était très différente de celle-ci. Tu vois, dans le cas où je viens de décrire que mon colocataire n’essayait pas de me « bulldog » ou de me bousculer. Il vient de perdre son sang-froid d’une manière enfantine et il n’a pas les « outils émotionnels » pour répondre à une telle situation avec maturité.
Mais cet autre gars était différent. Tu vois, nous avons ce type noir ici à Boron (peu importe son nom) qui est très fort et très bruyant. Il soulève de la fonte tout le temps et il crie pour toujours (encore des paroles de prison – impossible à imprimer).
Il se trouve qu’un soir, je jouais au billard et il n’y avait pas assez de queues de billard pour tout le monde. Donc, ce qui se passe, c’est que ce gars noir entre dans la salle de billard (où tout le monde sauf moi est noir) et commence à ouvrir la bouche et pendant que je tape les boules, il m’arrache la queue de billard des mains et m’informe que c’est comme ça que ça va se passer.
Je me suis approché de lui et c’est devenu très calme dans la salle de billard. C’est devenu encore plus silencieux quand j’ai mis mes mains sur ses épaules et mon visage juste devant le sien et lui ai dit, œil contre œil :
« Regarde mon ami, voici comment ça se passe.
C’est ma queue de billard et tu ne la prends pas. «
Et puis je lui ai pris la queue de billard et j’ai recommencé à jouer.
Dieu Que Je Déteste Ça !
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